Êtes-vous un salarié caméléon?
Le salarié caméléon, un profil très convoité ?
L’économie mondiale change : flexibilité, réseaux, digitalisation en sont les principales caractéristiques. De ce fait, les métiers changent. Aujourd’hui, les compétences s’élargissent, à tel point que certains métiers deviennent des compétences. Le salarié caméléon le sait bien : développer toutes ses compétences est indispensable pour construire sa carrière professionnelle (Etude menée conjointement par Ernst And Young et Linkedin).
Compétences comportementales…
Outre les compétences techniques indispensables, les soft skills sont un critère essentiel du recrutement: les unes ne vont plus sans les autres. Le salarié caméléon l’a d’ailleurs bien compris et prend le temps de travailler ces compétences.
Si les attentes en terme de soft skills ont toujours fait l’objet de quelques lignes dans les offres d’emploi, aujourd’hui, l’entreprise détaille davantage les éléments qui répondent à un besoin réel et mesuré de l’organisation.
La capacité d’adaptation du salarié caméléon
La façon de travailler dans le temps et dans l’espace a bien changé. L’ère du numérique a gommé les distances et le temps. Le salarié caméléon est en mesure de faire fi des contraintes et jongle avec des environnements incertains, des espaces géographiques, des zones horaires et des contraintes culturelles et économiques multiples.
L’entreprise est en quête de recrues adaptables, capables de faire face à la volatilité de l’environnement économique devenu la norme. La recherche des soft skills devient ainsi le marqueur de ce besoin d’adaptabilité.
La gestion du stress du salarié caméléon
Au vu de la complexité des compétences demandées et de la transformation du cadre spatio-temporel du salarié caméléon, celui-ci aura à gérer un flux d’informations et de tâches d’autant plus important. Le rôle des RH est de capter cette capacité à faire preuve de contrôle et de pondération afin d’atténuer la répercussion du stress sur les compétences et donc sur la performance des collaborateurs.
La capacité à travailler en équipe du salarié caméléon
La capacité à travailler en équipe ne se limite plus aux murs de l’entreprise. Et dans ce cadre de travail étendu, le salarié caméléon doit cohabiter avec des profils, des métiers et des statuts différents, ce qui participe, d’ailleurs, à la dynamique de l’organisation. Ainsi, la capacité à travailler en équipe va désormais au-delà du simple coup de main donné à un collègue mais répond à un management de projet basé sur une action collaborative et agile.
… Mais pas que
Dans ce monde économique en perpétuelle évolution, le travail change, évolue dans sa productivité, dans sa durée, dans sa rémunération et aussi dans sa localisation. Par la même occasion, les métiers et les compétences se transforment. C’est ainsi, qu’aujourd’hui certains métiers se diluent et deviennent les compétences de base d’un autre. Par exemple, la gestion de projet est devenue une compétence transversale.
Et puis, on observe l’apparition de nouveaux métiers:
- métiers de la marque et des réseaux sociaux.
- métiers de la donnée et de la connaissance.
- métiers de la gestion de la connaissance.
- métiers de la transversalité.
- métiers de la mutualisation.
- métiers « verts » et RSE.
Le potentiel du salarié caméléon, du talent, est donc source de performance de l’entreprise face aux mutations du marché du travail.
Faut-il former le salarié caméléon ?
Les nouveaux modes d’acquisition des compétences, plus courts, plus flexibles, par modules, tout au long d’une carrière sont bien plus adaptés au nouveau monde du travail. Ces cycles « agiles », ces aller-retour entre travail et formation permettent d’assurer la formation continue tout en gardant l’agilité dont les entreprises et les salariés caméléons ont besoin.
Former est la priorité pour adapter les compétences
Au vu de l’évolution très rapide du marché du travail, le salarié capable d’acquérir de nouvelles compétences techniques en un temps court, aura plus d’opportunités d’évoluer professionnellement. Les entreprises ont un rôle essentiel à jouer dans la formation des salariés caméléons : la guerre des talents ne leur permettent pas aujourd’hui de laisser filer les meilleurs éléments.
On parle de cycles « agiles », on pense aux MOOC : courts, permettant de développer une compétence spécifique et connectés, ils sont l’atout indispensable à une bonne gestion des collaborateurs. On pense également aux universités d’entreprise qui ont l’avantage non négligeable de fédérer autour de la marque employeur et d’attirer de nouveaux collaborateurs tout en fidélisant ceux déjà présents.
La mobilité, fabrique à compétences du salarié caméléon?
La mobilité est sans doute l’une des réponses à la pénurie de compétences. Fonctionnelle ou géographique, elle reste un pari, tant pour le salarié caméléon qui risque l’échec que pour l’entreprise qui prend le risque de cet échec.
Pour autant, le collaborateur qui accepte la mobilité, montera en compétences tant sur le plan technique que sur le plan comportemental : découverte d’un nouveau métier, découverte de nouvelles pratiques professionnelles, découverte d’un nouveau site géographique.
La « récompense » du salarié caméléon
Pour certains, la question d’une « récompense » des salariés caméléons pour tous les efforts comportementaux faits pour s’adapter aux exigences de l’entreprise se pose. Pour moi, la question ne se pose pas, parce que le collaborateur répond à une exigence lui permettant de monter en compétences et sur le marché du travail tel qu’on le connait, cela n’a pas de prix.
L’entreprise devient partenaire du salarié caméléon, partenaires dans la réussite de l’une comme de l’autre : développement des performances, développement des compétences, équilibre vie professionnelle/vie privée si important pour la génération Y, développement de la marque employeur, maîtrise de sa carrière professionnelle, …