Quels sont les meilleurs moyens de rater votre reconversion professionnelle?
La mauvaise réputation de la reconversion professionnelle
Encore trop souvent présentée comme un pari risqué, la reconversion professionnelle n’a pas bonne presse, à cause (ou grâce pour les plus frileux) d’idées reçues tenaces. Et pourtant, elle est sans doute la meilleure solution à envisager en cas de malaise. Et contrairement aux idées reçues,
Il n’y a pas d’âge pour entamer une reconversion professionnelle
A 26 ans, mon diplôme d’ingénieur agronome en poche, forte d’une expérience professionnelle de 5 ans et Maman de 2 enfants en bas âge, j’ai choisi de me reconvertir pour rééquilibrer ma vie privée et ma vie professionnelle. (Marie – Ancienne ingénieure agronome devenue maître de conférence en marketing)
Gérant d’un supermarché durant 25 ans, j’étais sur le point de signer l’accord d’extension de mon magasin lorsque j’ai fait une crise cardiaque. Je l’ai pris comme un signe qu’à 57 ans, il était temps de voir les choses autrement. (Patrick – Ancien gérant d’un supermarché, devenu gérant de chambres d’hôtes)
La reconversion professionnelle est forcément la conséquence d’un échec
Directeur d’une agence bancaire en région parisienne, j’avais 15 personnes à manager et des milliers de clients à satisfaire. Mon salaire était plus que confortable. Et puis, un beau matin, l’évidence est tombée : ça ne me convenait plus : trop de pression et de stress, trop peu de temps pour ma femme et mes enfants et plus du tout mon job idéal. J’ai dit stop et je me suis reconverti. (Alain – Ancien directeur d’agence bancaire devenu souffleur de verre)
La reconversion professionnelle est réservée aux talents qui ne sont pas compétents
J’étais conseillère en insertion professionnelle et j’avais démissionné pour suivre mon conjoint muté dans le sud de la France, alors qu’une promotion m’avait été proposée : j’aurais pu être responsable de centre de profit dans un grand cabinet ressources humaines. Ne retrouvant pas le poste de mes rêves dans l’insertion professionnelle, j’ai décidé de changer de voie et de me reconvertir, avec succès! (Anne – Ancienne conseillère en insertion professionnelle, devenue animatrice en prévention des accidents de la vie courante)
Une reconversion professionnelle ratée, c’est un changement de métier qui n’aboutit pas ou occuper un job qui ne vous fait pas vibrer. Mais s’il y a renoncement, il n’y a pas échec. Au contraire, la clairvoyance aura permis d’éviter un plantage en beauté assorti d’une belle perte de temps et d’une grande frustration.
Et les meilleurs moyens de rater sa reconversion professionnelle sont …
Des bons moyens de rater sa reconversion professionnelle, il y en a beaucoup. Mais parmi les plus efficaces, il y a :
La fuite et l’urgence
Attendre bien sagement que tout s’arrange tout seul ou démissionner trop vite, se décider quelques mois avant la fin de l’indemnisation pour commencer à penser à votre avenir, nier les signes évidents d’un burn-out imminent sont autant d’éléments ne permettant pas de mener une réflexion sereine quant à votre reconversion professionnelle.
Faire plaisir aux autres
Souvenez-vous de Anne : elle était consultante en insertion professionnelle avant de se reconvertir en animatrice en prévention des accidents de la vie courante. Anne n’a jamais écouté la bonne parole de ses parents qui lui conseillaient très (trop?) régulièrement de changer de métier (car être conseiller en insertion professionnelle n’est pas fait pour elle) pour travailler dans le secteur de l’assurance ou le secteur bancaire (car les emplois sont stables et on évolue vite).
Une reconversion professionnelle réussie est une reconversion professionnelle cohérente avec vous-même : elle répond à vos attentes, à vos valeurs, à vos intérêts, à vos envies et à vos besoins.
Se focaliser sur un projet réaliste et réalisable
La reconversion professionnelle est une prise de risque sur votre avenir professionnel. La question fondamentale est de savoir si vous avez envie de prendre ce risque. Si oui, alors foncez, mais vraiment! Laissez libre court à vos envies et évitez toute censure, surtout au démarrage du travail de reconversion : mêmes les projets les plus utopiques à vos yeux peuvent se transformer en hypothèse cohérente. Choisir un projet réaliste et réalisable aura l’avantage de coller au marché du travail et à ses secteurs porteurs, mais ne suscitera que peu de motivation de votre part, principale source d’échec de la reconversion.
La reconversion professionnelle « au plus vite, au mieux »
La peur de l’inactivité, du chômage et du regard des autres a raison des reconversions réfléchies, posées et profondément mûries. Contrairement à ce que vous imaginez, la réflexion menée est longue : il faut le temps de réapprendre à se connaître, de guérir de son ancien job, d’explorer toutes les pistes, mêmes les plus farfelues et de lever les freins.
Alors dans la reconversion professionnelle « au plus vite, au mieux » on trouve toujours les mêmes attentes des talents : créer une entreprise ou trouver un job le plus vite possible. Mais qui dit reconversion professionnelle dit souvent changement de métier. Qui dit changement de métier, dit formation. Qui dit formation, dit temps.
Licencié économique d’un équipementier automobile, j’ai démarré une reconversion professionnelle avec pour objectif de travailler de nouveau 6 mois après mon licenciement. C’était sans compter sur l’impact que le licenciement a eu sur moi. Après ce deuil, il a fallu le temps que le travail de reconversion porte ses fruits et des hypothèses de projets émergent. Dès lors que j’ai obtenu mon diplôme d’état d’animateur, j’ai retrouvé un emploi, mon job idéal. Si je fais le compte, ça m’a pris 16 mois pour me reconvertir » (Arnauld – Ancien ouvrier automobile devenu Animateur en centre de loisirs.)
Compter sur le bilan de compétences pour travailler sa reconversion professionnelle
Si rentrer dans les cases, se rassurer des résultats de vos tests de personnalité, faire une confiance aveugle au bilan de compétences est exactement ce que vous attendez d’une reconversion professionnelle, alors abstenez-vous, c’est un conseil!
Ouvrir les possibles, s’écouter, regarder devant plutôt que derrière vous, prendre des risques sont autant de clés de réussite de votre reconversion professionnelle. Rien de tel, pour un recruteur, que d’avoir en face de soi un candidat qui raconte son histoire et pas celle de son consultant expert en reconversion professionnelle.
Idéaliser un métier
Dès que j’ai rencontré la consultante, je lui ai dit : « je veux devenir chauffeur de taxi ». Très prudente, la consultante m’a demandée de travailler toutes les pistes professionnelles et surtout d’aller vérifier sur le terrain le métier de chauffeur de taxi. Alors j’ai réalisé des enquêtes-métiers et des immersions professionnelles. Quelques semaines après le démarrage du travail sur ma reconversion professionnelle, j’ai laissé tomber le projet de chauffeur de taxi : ce n’était pas du tout comme je me l’imaginais. » (Séverine – Ancienne responsable des ventes, devenue web-designer)
Découvrir les métiers tels qu’ils sont est une étape primordiale d’une reconversion professionnelle réussie. Ça vous évitera le symptôme de l’assistante maternelle : métier merveilleux que l’on pratique chez soi avec des enfants merveilleux et des parents super sympas. Alors qu’en réalité, les enfants gardés ne sont pas élevés selon nos principes et les sympathiques parents sont employeurs et exigeants pour le bien-être de leur chère progéniture.
Voilà un article plus qu’intéressant sur les motivations et la manière de mener une reconversion professionnelle; le monde change, l’entreprise évolue et se doit d’intègrer les transitions professionnelles dans son quotidien